« Peu à
peu tombe l’interdit de la poursuite de la beauté dans la pratique de l’art. La
cause de cette prescription d’ordre moral serait que l’on ne doit pas évoquer l’illusion
de la beauté dans un monde dominé par l’excès de mal. Le tabou a trouvé sa
formule : "Après Auschwitz, l’art est devenu impossible !" Ce précepte, dit "d’Adorno", enseigné partout, a servi, à l’insu de son auteur, de
rempart pendant un demi-siècle contre tout retour à la peinture…/…
Si l’AC
a une grande puissance d’occupation du présent, l’art, quoique relégué hors de
l’histoire, résiste mieux au temps long grâce à sa matérialité…/...
L’histoire
y trouvera sa matière. Elle étudiera cette forme d’iconoclasme, inédite en son
temps. Les historiens byzantinistes constatent qu’après un siècle d’iconoclasme
imposé par un régime à caractère totalitaire, Byzance a connu un extraordinaire
renouveau artistique. »*
* Extrait de « L’imposture
de l’art contemporain - une utopie financière ou les liaisons dangereuses de l’artiste, du financier et du
fonctionnaire. », Aude de Kerros, Éditions Eyrolles, 2016.
1 commentaire:
Cette histoire débute avant, non ? Je pense à l'urinoir de Duchamp (qui finalement est devenu BEAU !). Le beau n'est pas la propriété intellectuel des artistes. Le public s'en empare, le crée, l'énonce là même où l'artiste/philosophe l'avait escamoté ou ignoré... dans tous les cas le beau n'est pas plus maitrisé (contenu) par l'artiste que par le politique...
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