« … Le sacré, quel que soit le nom ou la forme qu’on lui donne, transforme celui qui l'éprouve. Et il le bouleverse dans tout son être : corps émotionnel, psyché, esprit. De nombreux croyants ne font pourtant pas cette expérience. Pour eux, la religion est avant tout un marqueur identitaire personnel et collectif, une morale, un ensemble de croyances et de règles à observer. Bref, la religion est réduite à sa dimension sociale et culturelle…/… C’est en réaction à cette dimension trop extérieure et collective que vont apparaître dans toutes les civilisations, vers le milieu du premier millénaire avant notre ère, des sages très divers qui entendent réhabiliter l’expérience personnelle du sacré…/… Ces courants spirituels naissent bien souvent au sein des traditions religieuses qu’ils tendent à transformer en les contestant à l’intérieur…/… Et je suis frappé de voir combien notre époque ressemble à cette période antique : c’est cette même dimension qui intéresse de plus en plus nos contemporains, dont beaucoup ont pris leurs distances avec la religion qu’ils jugent trop froide, sociale, extérieure. C’est tout le paradoxe d’une ultra-modernité qui tente de renouer avec les formes les plus archaïques du sacré : un sacré qui s’éprouve plus qu’il ne se "fait". Le XXIème siècle est donc à la fois religieux par la résurgence identitaire face aux peurs engendrées par une mondialisation trop rapide, mais aussi spirituel par ce besoin d’expérience et de transformation de l’être que ressentent de nombreux individus, qu’ils soient religieux ou non. »
* Extrait de l’éditorial de Frédéric Lenoir, "Sur les traces du sacré", revue "Le Monde des Religions" n°51, janv-fev 2012, page 5.
1 commentaire:
L'artiste à toujours été le valet du pouvoir:
a l'époque du Clergé tout puissant,
les artistes peignaient des scènes religieuses,
a l'époque des bourgeois au pouvoir, ils peignaient des jolis paysages impressionnistes, a l'époque du capitalisme roi, il font de la marchandise.
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