9 févr. 2010

Les "visuels" sont sur la touche...

par Michel De Caso.
Les "visuels" sont sur la touche. Ils n'ont pas la cote. Cela, nous le savions déjà mais placer les "visuels" dans un statut de non-activité ou de non-existence sur le web, là, leur mise sur la touche semble relever d'un véritable aveuglement, dans tous les sens du terme, allant bien au-delà de l'habituel discrédit accordé aux praticiens de la touche picturale.
Pour preuve, le rapport de la mission "Création et Internet" qui propose de venir en aide aux industries de la musique, du cinéma-audiovisuel et du livre mais qui ne fait aucune référence aux "arts visuels", pourtant présents sur Internet et ce, depuis le début de ce média !
Il est vrai que les "visuels" ne racontent pas ce qu'ils voient et sont sans doute peu doués pour défendre par les mots leur métier. L'écrivain et académicien Jean Dutourd, qui eut comme premier mode d'expression la peinture, écrit dans "Pluche ou l'amour de l'art" :
"Etant peintre, le plus développé, le plus expérimenté de mes cinq sens est la vue. Je suis un "visuel". Or, ce que j'écris est étrangement dépourvu de description et de couleur (...) Décrire avec des mots, peindre avec des mots ne m'intéresse pas. J'ai mon pinceau pour cela. Les "visuels" voient, parfois reproduisent ; ils ne racontent pas ce qu'ils voient."
Lire le communiqué de presse de la Maison des Artistes.

1 commentaire:

Franck Saïssi a dit…

Plutôt que de prendre en considération l'ensemble des "visuels", il semble plus facile de discréditer en bloc une activité, et d'assimiler l'ensemble des peintres et plasticiens a une pratique en amateur.
Cela semble le plus court chemin vers une énième centralisation de la culture, lors même que seules quelques galeries se partagent les subventions et peuvent continuer à présenter des artistes qui n'ont plus aucun besoin de plaire ou de séduire du moment que leur côte est assurée par le système.
Le public n'ayant plus son avis a donner, comme le souligne Nathalie Heinich, il parait donc logique que les "visuels" soient ignorés, qui s'en offusquera?

S'il est certain qu'il est difficile à un visuel d'écrire ce qu'il a voulu montrer, (d'ailleurs s'il avait pu l'écrire avec des mots quel intérêt y aurait il a le peindre?), ne sommes nous pas encore face à une absurdité qui va protéger un certain lobbying artistique?